Nimes, le 11 mars 1915.
De toi depuis longtemps je n’ai pas de nouvelles
Mais quels doux souvenirs sont ceux où tu te mêles
Lou mon amour lointain et ma divinité
Souffre que ton dévot adore ta beauté
C’est aujourd’hui le jour de la grande visite
Et, tous, mon cher amour nous partirons ensuite
C’est question de jours Je ne te verrai plus
Ils ne reviendront plus les beaux jours révolus
Sais-je mon cher amour si tu m’aimes encore
Les trompettes du soir gémissent lentement
Ta photo devant moi chère Lou je t’adore
Et tu sembles sourire encore à ton amant
J’ignore tout de toi Qu’es-tu donc devenue
Es-tu morte es-tu vive et l’as-tu renié
L’amour que tu promis un jour au canonnier
Que je voudrais mourir sur la rive inconnue
Que je voudrais mourir dans le bel orient
Quand Croisé j’entrerai fier dans Constantinople
Ton image à la main mourir en souriant
Devant la douce mer d’azur et de sinople
Ô Lou ma grande peine ô Lou mon cœur brisé
Comme un doux son de cor ta voix sonne et resonne
Ton regard attendri dont je me suis grisé
Je le revois lointain lointain et qui s’étonne
Je baise tes cheveux mon unique trésor
Et qui de ton amour furent le premier gage
Ta voix mon souvenir s’éloigne ô son du cor
Ma vie est un beau livre et l’on tourne la page
Et souviens-toi parfois du temps où tu m’aimais
L’heure
Pleure
trois
fois