Le Sonnet : Histoire, Structure et Exemples

Le sonnet est une forme poétique fixe qui a marqué l’histoire de la littérature. Popularisé par le poète italien Pétrarque au XIVe siècle, il a traversé les époques et les frontières pour devenir un genre incontournable de la poésie.

Le sonnet est souvent associé à la poésie amoureuse et à la tonalité lyrique. Sa brièveté et son exigence technique ont stimulé de nombreux poètes à travers les âges, notamment pendant la Renaissance en France. Des poètes comme Ronsard, Du Bellay, et plus tard, des figures du XIXe siècle comme Rimbaud et Verlaine, ainsi que les romantiques et les parnassiens, ont tous exploré cette forme.

Origines

Le mot « sonnet » dérive du latin « sonare » qui signifie « sonner », et nous vient de l’italien « sonetto ». Le poète italien Pétrarque (1304-1374) a popularisé le sonnet au XIVe siècle dans son « Canzoniere », un recueil dédié à Laure, la femme qu’il aimait. Cette forme poétique a été introduite en France au début de la Renaissance par Clément Marot et Mellin de Saint-Gelais. Clément Marot, en particulier, a marqué l’histoire du sonnet en écrivant un des premiers sonnets en langue française durant l’été 1536. Ce genre poétique a ensuite été adopté et adapté par de nombreux poètes français, comme Joachim Du Bellay et Pierre de Ronsard, qui ont adopté et perfectionné cette forme.

La liberté d’invention poétique permet de renouveler le genre au XIXe siècle, et s’accompagne d’un abandon progressif des règles classiques. Des poètes comme Baudelaire (notamment dans Les Fleurs du Mal), Verlaine, Rimbaud et Mallarmé l’ont adopté, tout en modifiant sa structure pour l’adapter à leur propre esthétique. Au XXe siècle, le sonnet a continué à séduire ponctuellement les poètes. Des figures comme Aragon et Jaccottet ont exploré cette forme.

Quelle est la structure d’un sonnet ?

  1. Le sonnet est une forme fixe qui compte quatorze vers, répartis en deux quatrains (strophes de quatre vers) suivis de deux tercets (strophes de trois vers).
  2. Les vers sont isométriques, c’est-à-dire qu’ils ont le même nombre de syllabes. En français, il s’agit le plus souvent de décasyllabes (10 syllabes) ou d’alexandrins (12 syllabes).
  3. Les rimes du sonnet sont disposées selon des schémas prédéfinis. Pour les quatrains, le schéma de rimes le plus courant est ABBA ABBA. Les tercets, en revanche, peuvent présenter des formes plus souples, comme CCD EED (selon le modèle imposé par Marot) ou CCD EDE (modèle de Jacques Peletier du Mans).
  4. Chaque strophe doit être cohérent et former une unité de sens complète. Aucune idée ne doit être poursuivie dans la strophe suivante, garantissant ainsi une séparation claire entre les quatrains et les tercets.
  5. Le dernier vers du sonnet est souvent conçu pour produire un effet de surprise ou de chute, connu en italien sous le terme de « concetto », c’est-à-dire une pointe.

Exemples de sonnet

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