Les Chants du crépuscule

À Canaris

Canaris ! Canaris ! nous t’avons oublié ! Lorsque sur un héros le temps s’est replié, Quand le sublime acteur a fait pleurer ou rire, Et qu’il a dit le mot que Dieu lui donne à dire ; Quand, venus au hasard des révolutions, Les grands hommes ont fait leurs grandes actions, Qu’ils ont jeté […]

Seule au pied de la tour d’où sort la voix du maître

Seule au pied de la tour d’où sort la voix du maître Dont l’ombre à tout moment au seuil vient apparaître, Prête à voir en bourreau se changer ton époux, Pâle et sur le pavé tombée à deux genoux, Triste Pologne ! hélas ! te voilà donc liée, Et vaincue, et déjà pour la tombe

À l’homme qui a livré une femme

Ô honte ! ce n’est pas seulement cette femme, Sacrée alors pour tous, faible cœur, mais grande âme, Mais c’est lui, c’est son nom dans l’avenir maudit, Ce sont les cheveux blancs de son père interdit, C’est la pudeur publique en face regardée Tandis qu’il s’accouplait à son infâme idée, C’est l’honneur, c’est la foi,

À M. le d. d’O.

Prince, vous avez fait une sainte action. Loin de la haute sphère où rit l’ambition, Un père et ses enfants, cheveux blancs, têtes blondes, Marchaient enveloppés de ténèbres profondes, Prêts à se perdre au fond d’un gouffre de douleurs, Le père dans le crime et les filles ailleurs. Comme des voyageurs, lorsque la nuit les

À Canaris

D’où vient que ma pensée encor revole à toi, Grec illustre à qui nul ne songe, excepté moi ? D’où vient que me voilà, seul et dans la nuit noire, Grave et triste, essayant de redorer ta gloire ? Tandis que là, dehors, cent rhéteurs furieux Grimpent sur des tréteaux pour attirer les yeux, D’où

Il n’avait pas vingt ans. Il avait abusé

Il n’avait pas vingt ans. Il avait abusé De tout ce qui peut être aimé, souillé, brisé. Il avait tout terni sous ses mains effrontées. Les blêmes voluptés sur sa trace ameutées Sortaient, pour l’appeler, de leur repaire impur Quand son ombre passait à l’angle de leur mur. Sa sève nuit et jour s’épuisait aux

Oh ! n’insultez jamais une femme qui tombe

Oh ! n’insultez jamais une femme qui tombe ! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe ! Qui sait combien de jours sa faim a combattu ! Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu, Qui de nous n’a pas vu de ces femmes brisées S’y cramponner longtemps de leurs mains épuisées !

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