Les Voix intérieures

À Virgile

Ô Virgile ! ô poète ! ô mon maître divin ! Viens, quittons cette ville au cri sinistre et vain Qui, géante, et jamais ne fermant la paupière, Presse un flot écumant entre ses flancs de pierre, Lutèce, si petite au temps de tes césars, Et qui jette aujourd’hui, cité pleine de chars, Sous le […]

Pendant que la fenêtre était ouverte

Poëte, ta fenêtre était ouverte au vent, Quand celle à qui tout bas ton cœur parle souvent Sur ton fauteuil posait sa tête : « Oh ! disait-elle, ami, ne vous y fiez pas ! Parce que maintenant, attachée à vos pas, Ma vie à votre ombre s’arrête ; « Parce que mon regard est

À Albert Dürer

Dans les vieilles forêts où la sève à grands flots Court du fût noir de l’aulne au tronc blanc des bouleaux, Bien des fois, n’est-ce pas ? à travers la clairière, Pâle, effaré, n’osant regarder en arrière, Tu t’es hâté, tremblant et d’un pas convulsif, Ô mon maître Albert Dure, ô vieux peintre pensif !

Puisqu’ici-bas toute âme

Puisqu’ici-bas toute âme Donne à quelqu’un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum ; Puisqu’ici tout chose Donne toujours Son épine ou sa rose A ses amours ; Puisqu’avril donne aux chênes Un bruit charmant ; Que la nuit donne aux peines L’oubli dormant ; Puisque l’air à la branche Donne l’oiseau ; Que l’aube

À Ol

O poëte ! je vais, dans ton âme blessée, Remuer jusqu’au fond ta profonde pensée. Tu ne l’avais pas vue encor, ce fut un soir, A l’heure où dans le ciel les astres se font voir, Qu’elle apparut soudain à tes yeux, fraîche et belle, Dans un lieu radieux qui rayonnait moins qu’elle. Ses cheveux

Jeune homme, ce méchant fait une lâche guerre

Jeune homme, ce méchant fait une lâche guerre. Ton indignation ne l’épouvante guère. Crois-moi donc, laisse en paix, jeune homme au noble cœur, Ce Zoïle à l’œil faux, ce malheureux moqueur. Ton mépris ? mais c’est l’air qu’il respire ! Ta haine ? La haine est son odeur, sa sueur, son haleine ! Il sait

Avril. — À M. Louis B.

Louis, voici le temps de respirer les roses, Et d’ouvrir bruyamment les vitres longtemps closes ; Le temps d’admirer en rêvant Tout ce que la nature a de beautés divines Qui flottent sur les monts, les bois et les ravines Avec l’onde, l’ombre et le vent ! Louis, voici le temps de reposer son âme

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