Odes et Ballades

La naissance du duc de Bordeaux

I Savez-vous, voyageur, pourquoi, dissipant l’ombre, D’innombrables clartés brillent dans la nuit sombre ? Quelle immense vapeur rougit les cieux couverts ? Et pourquoi mille cris, frappant la nue ardente, Dans la ville, au loin rayonnante, Comme un concert confus, s’élèvent dans les airs ? II Ô joie ! ô triomphe ! ô mystère ! […]

La mort du duc de Berry

I Modérons les transports d’une ivresse insensée ; Le passage est bien court de la joie aux douleurs ; La mort aime à poser sa main lourde et glacée Sur des fronts couronnés de fleurs. Demain, souillés de cendre, humbles, courbant nos têtes, Le vain souvenir de nos fêtes Sera pour nous presque un remords

Le baptême du duc de Bordeaux

I « Oh ! disaient les peuples du monde, Les derniers temps sont-ils venus ? Nos pas, dans une nuit profonde, Suivent des chemins inconnus. Où va-t-on ? dans la nuit perfide, Quel est ce fanal qui nous guide, Tous courbés sous un bras de fer ? Est-il propice ? est-il funeste ? Est-ce la

Vision

Voici ce qu’ont dit les prophètes, Aux jours où ces hommes pieux Voyaient en songe sur leurs têtes L’Esprit-Saint descendre des cieux : « Dès qu’un siècle, éteint pour le monde, Redescend dans la nuit profonde, De gloire ou de honte chargé, Il va répondre et comparaître Devant le Dieu qui le fit naître, Seul

Buonaparte

I Quand la terre engloutit les cités qui la couvrent, Que le vent sème au loin un poison voyageur, Quand l’ouragan mugit, quand des monts brûlants s’ouvrent, C’est le réveil du Dieu vengeur. Et si, lassant enfin les clémences célestes, Le monde à ces signes funestes Ose répondre en les bravant, Un homme alors, choisi

À mes odes

I Mes odes, c’est l’instant de déployer vos ailes. Cherchez d’un même essor les voûtes immortelles ; Le moment est propice… Allons ! La foudre en grondant vous éclaire, Et la tempête populaire Se livre au vol des aquilons. Pour qui rêva longtemps le jour du sacrifice, Oui, l’heure où vient l’orage est une heure

L’histoire

I Le sort des nations, comme une mer profonde, À ses écueils cachés et ses gouffres mouvants. Aveugle qui ne voit, dans les destins du monde, Que le combat des flots sous la lutte des vents ! Un souffle immense et fort domine ces tempêtes. Un rayon du ciel plonge à travers cette nuit. Quand

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