Ce sont d’étranges villes
Que nous avons gagnées
D’étranges combattants
Que nous avons vaincus
Ces hommes comme nous
Qui en voulaient aux hommes
Ils voulaient verrouiller
Notre malheureux monde
Nous les avons bien vus
Eux et leur majesté
Leur santé leur bêtise
Et leur méchanceté
Des chefs couronnés d’ombre
Qui ne comprenaient rien
Qui riaient des victimes
Plus fortes que leur force
Qui se croyaient des hommes
Comme un enfant dément
Pourrait se croire enfant
Ces morts se pensaient morts
Ces morts voulaient la mort
Ces morts voulaient des tombes
Pour les pieds de la mort
Ils marchaient en arrière
Contre la foule immense
Contre le vieil espoir
Qui nous libérera
De la haine à jamais.
Mai 1945.