Ces deux êtres qu’ici, la nuit, un saint mystère…
Victor Hugo.
« Planons, lui disais-je, sur les bois que parfument les roses ; jouons-nous dans la lumière et l’azur des cieux, oiseaux de l’air, et accompagnons le printemps voyageur. »
La mort me la ravit échevelée et livrée au sommeil d’un évanouissement, tandis que, retombé dans la vie, je tendais en vain les bras à l’ange qui s’envolait.
Oh ! si la mort eût tinté sur notre couche les noces du cercueil, cette sœur des anges m’eût fait monter aux cieux avec elle, ou je l’eusse entraînée avec moi aux enfers !
Délirantes joies du départ pour l’ineffable bonheur de deux âmes qui, heureuses et s’oubliant partout où elles ne sont plus ensemble, ne songent plus au retour.
Mystérieux voyage de deux anges qu’on eût vus, au point du jour, traverser les espaces et recevoir sur leurs blanches ailes la fraîche rosée du matin !
Et dans le vallon, triste de notre absence, notre couche fût demeurée vide au mois des fleurs, nid abandonné sous le feuillage.