Je veux faire rugir sous ta bague violette
Un Être dont les cris feront flamber ta tête de poète ;

Je veux faire briller dans ton immense bague Blanche,
Qui fait de ta main une eau dormante,
Un regard enfin prisonnier
Et qui se donne enfin
Comme une âme marine offerte aux feux premiers
D’un soleil engourdi dans les glaces polaires.

Enfin pour mieux marquer dans ces jours de colère
L’apaisement venu de tes cils clandestins,
Je veux faire tomber la rosée du matin
Dans ce trou d’améthyste où murmure sans fin
Un poète enivré par ton âme lunaire.

Les reines d’aujourd’hui ne font plus de jardins en étages
Où puissent s’élever la science et la rage
De nos cœurs lentement possédés ;

Mais comme un roi des jours anciens
Porte comme un calendrier
Son corps barbare et tatoué,
Ainsi de ta tête à tes pieds

Avec tes yeux, tes colliers, tes bagues
Tu fais tourbillonner des mirages
Capables de tuer notre faim.

25 août 1935. Dimanche.