Qui la caresse et qui la sert.
A l’abri d’un porche héraldique
Sous un beau feuillage pudique
Il la cache jusqu’au nombril;
Et sous son pied blanc et superbe
Étend les mille fleurs de l’herbe,
Cette mosaïque d’avril!
La mémoire des morts demeure
Dans les monuments ruinés.
Là, douce et clémente, à toute heure,
Elle parle aux fronts inclinés.
Elle est là, dans l’âme affaissée
Filtrant de pensée en pensée,
Comme une nymphe au front dormant
Qui, seule sous l’obscure voûte
D’où son eau suinte goutte à goutte,
Penche son vase tristement!
VI
Mais, hélas! hélas! dit l’histoire,
Bien souvent le passé couvre plus d’un secret
Dont sur un mur vieilli la tache reparaît!
Toute ancienne muraille est noire!
Souvent, par le désert et par l’ombre absorbé,
L’édifice déchu ressemble au roi tombé.
Plus de gloire où n’est plus la foule!
Rome est humiliée et Venise est en deuil.
La ruine de tout commence par l’orgueil.
C’est le premier fronton qui croule!
Athène est triste, et cache au front du Parthénon
Les traces de l’anglais et celles du canon,